Annabelle Playe, libre contemporaine
logo rubrique

Sensible et poétique, l’artiste ouvre les portes de son univers

Insoumise face aux préjugés, Annabelle Playe profite de sa liberté pour créer en Lozère depuis 2010 avec notamment sa compagnie AnA. Auparavant, elle travaillait avec la Compagnie Glossophonies, créée en 2003 dans le Pas-de-Calais, région où elle a grandi.
Artiste "pluridisciplinaire", comme elle se décrit, la quadragénaire multiplie les projets culturels, dits contemporains. Cette semaine d’ailleurs, c’est sur la scène de l’Espace des Anges qu’elle met son talent au service de la compagnie théâtrale L’Hiver nu, à l’occasion d’une résidence. Puis, elle reviendra dans ce lieu culturel à partir du 12 octobre pour travailler sur son projet Vaisseaux, alliant vidéo et musique électronique, sans oublier sa participation à la saison culturelle mendoise avec son spectacle La Poupée noire à celle des Scènes croisées de Lozère avec Toute la joie possible des apaches.

La rencontre de l’autre

Changement de lieu et de performance, Annabelle Playe et la Compagnie L’Hiver nu réserveront une surprise aux visiteurs des Archives départementales de la Lozère lors des Journées du Patrimoine, ces samedi 19 et dimanche 20 septembre. "Les chemins sont à inventer pour aller vers les spectateurs", résume-t’elle. C’est Pourquoi elle propose aussi des performances dans des lieux atypiques, réalise des impostures dans des collèges et lycées, anime des conférences auprès du Jeune public. L’occasion pour les novices de baisser les armes face à l’art contemporain parfois mal perçu. "Moi, j’aime bien être interrogée et bousculée lors d’un spectacle. C’est bien aussi de ne pas tout comprendre. Ce qui est le plus important, c’est la rencontre entre ceux qui sont sur scène et ceux dans les gradins, confie-t’elle. Pour ma part, quand je crée, je fais ce qui me tient à cœur sans me demander si ça va plaire ou pas."

Celle qui a suivi une formation de chant classique dans une école de musique en région parisienne assume cette passion pour l’électroacoustique et pour la musique vocale des grands compositeurs de la fin du XXe siècle "où même les bruits de bouche font de la musique", assure Annabelle Playe, inspirée "par la dimension vertigineuse entre le très haut et le très bas, comme entre le cosmos et la terre", ajoutant : "Ce qui me fascine, c’est comment nos petites histoires sont traversées par la grande histoire". Bouddhisme, psychanalyse, spiritualité, mysticisme, philosophie et art semblent avoir trouvé une messager commun.

Dans sa quête de création, Annabelle Playe peut compter sur de nombreux soutiens, du TMT de Marvejols, des Scènes croisées de Lozère et de la Ville de Mende.