ALEXIS FORESTIER

Après des études d’architecture Alexis Forestier participe en 1985 à la création d’un ensemble musical proche de la scène alternative, les endimanchés, groupe de percussions qui s’inspire à la fois de la musique industrielle bruitiste et de la chanson populaire. Après diverses expériences, il se passionne pour les mouvements d’avant-garde et la relation qu’ils entretiennent aux écritures scéniques et créer en 1993 la compagnie les endimanchés.
Le premier spectacle, Cabaret Voltaire, est inspiré de l’émergence et des recherches du mouvement Dada à Zürich. Ce premier travail oriente les recherches esthétiques de la compagnie qui reposeront sur la confrontation de composantes scéniques plurielles, sur des principes de superposition ou de simultanéité. Toutefois les travaux suivants se concentrent sur les écritures théâtrales retenues à la lisière d’œuvres poétiques comme celle de Henri Michaux dont il monte Chaînes (1994), puis Le Drame des constructeurs (1997), ou René Char dont il monte Claire
(1995), puis Les Transparents et La fête des arbres et du chasseur (1997).
Alexis Forestier poursuit un travail sur les écritures poétiques et les formes fragmentaires, sur la question de leur transposition théâtrale et musicale.
Suivront les spectacles Une histoire vibrante, d’après les « Récits et fragments narratifs » de Franz Kafka, puis Fragments complets Woyzeck de Georg Büchner, où les univers sonores, construits sur le mode de la ritournelle, les mélodies répétitives et les motifs musicaux constituent un support à l’écoute du texte, conditionnent la scansion ou la ciselure de la parole.
Pour Faust ou la fête électrique de Gertrude Stein, il compose une musique destinée à être chantée par six comédiens-chanteurs et un soliste contre-ténor.
Les spectacles Sunday clothes (2005) et Inferno party (2006), puis Purgatory party (2008) occupent une place particulière (charnière) dans le cheminement de la compagnie. Ils s’appuient d’une part sur la mémoire musicale de celle-ci, et interrogent en l’intégrant la présence de musiciens sur le plateau. Cette recherche voit un immédiat prolongement dans le spectacle Elisaviéta Bam de Daniil Harms où les comédiens produisent eux-mêmes la matière sonore sur laquelle prend appui le texte. En 2008, Alexis Forestier rencontre André Robillard avec qui il monte le projet Tuer la misère. 2010 voit la création du projet Divine party, résultat de cinq
années de travail, jalonnées par de nombreuses étapes intermédiaires.
Alexis Forestier développe aujourd’hui un travail théâtral qui intègre souvent la présence de musiciens sur scène, les projets s’apparentent à du Théâtre concert où des registres musicaux très différents se côtoient, s’entrechoquent et se répondent. Les compositions s’appuient toujours sur la présence originelle de textes et empruntent leur inspiration à la musique populaire (complainte, ritournelles, musiques traditionnelles d’Europe centrale et musique électrique rock ou post-industrielle...).
https://lesendimanches.fr/